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Michaëlle Jean : la première gouverneure générale noire du Canada

Michaëlle Jean a été nommée 27e gouverneure générale du Canada en 2005. Au-delà de son rôle de représentante de la reine, sa nomination historique en tant que première gouverneure générale noire et première femme d’origine caribéenne a marqué un nouveau chapitre dans la politique canadienne.
Tout au long de son mandat, Michaëlle Jean, une figure charismatique et empathique, s’est concentrée sur le fait de donner une voix aux gens, et plus particulièrement aux peuples autochtones, aux communautés du Nord et aux jeunes. Sa devise, qui était « Briser les solitudes », a été au cœur de son travail de création de liens sans frontières.
Le parcours de Michaëlle Jean vers une des plus hautes fonctions du pays a commencé à Port-au-Prince en Haïti, en 1957. Sa famille a immigré au Canada en 1968, cherchant refuge contre le régime de Duvalier. Cette expérience d’immigration a profondément influencé son engagement en faveur de la justice sociale et des droits de la personne.
Avant de devenir gouverneure générale, Michaëlle Jean a mené une brillante carrière de journaliste et de documentariste. Son travail s’est souvent concentré sur les questions de justice sociale, notamment sur le sort des peuples autochtones, des réfugiés et d’autres communautés marginalisées. Son travail de journaliste et ses activités d’activisme ont reflété son dévouement inébranlable pour donner une voix à tous ceux qui n’étaient pas entendus.

Le premier ministre Paul Martin

Sa nomination au poste de gouverneure générale en 2005 par le premier ministre Paul Martin a été célébrée comme un symbole de l’engagement du Canada envers le multiculturalisme. Le dévouement de Michaëlle Jean envers la diversité ainsi que son propre parcours d’immigrante ont trouvé un écho auprès de nombreux Canadiens et Canadiennes, et ont inspiré les générations futures à assumer des rôles de leadership, quelles que soient leurs origines.

Après son mandat de gouverneure générale, Michaëlle Jean a continué son travail d’activiste à l’échelle mondiale. Elle a été secrétaire générale de la Francophonie de 2015 à 2019, et elle a récemment été nommée chancelière du St Paul’s University College. Son travail se poursuit également à travers la Fondation Michaëlle Jean.

Stephen Harper a dit quoi ?

L’histoire du Canada est souvent biaisée, oubliant son propre passé au profit d’un passé plus positif qui met l’accent sur une nation idéale aux yeux du reste du monde, une nation diversifiée, multiculturelle et inclusive. Bien que cela soit possiblement vrai et que plusieurs sont fiers d’appeler ce pays leur patrie, il existe une persistance à insister sur le fait qu’il n’est pas possible que le racisme soit un problème ici.
Un exemple frappant du 21e siècle est l’affirmation audacieuse de l’ancien premier ministre Stephen Harper selon laquelle le colonialisme n’existait pas au Canada. En septembre 2009, lors du sommet du G20 à Pittsburgh, il a déclaré :

« Nous n’avons pas non plus d’histoire de colonialisme. Nous avons donc tout ce que beaucoup de gens admirent chez les grandes puissances, mais rien de ce qui pourrait les menacer ou les déranger. »

En réalité, tout comme aux États-Unis et dans d’autres parties du monde occidental, l’identité nationale du Canada a d’abord été bâtie sur la suprématie blanche instaurée tout au long d’une époque coloniale qui a vu le génocide des peuples autochtones et le travail forcé des esclaves africains. Il n’y a aucune distinction entre ce qui s’est produit par le passé et les conditions que vivent encore aujourd’hui les personnes noires et les Autochtones.

Lorsque nous oublions, ou pire, nions ces histoires, nous sommes condamnés à reproduire nos erreurs.

À certains égards, le commentaire de Stephen Harper est typiquement canadien. Cela nous rappelle que nous avons encore du travail à faire pour nous éduquer sur l’histoire de ce pays, mais qu’il existe toujours des occasions de remettre en question le statu quo. Le premier pas à faire est de s’éduquer et de poser les questions difficiles.

Espoir pour Haïti

Haïti est la première nation souveraine noire du monde occidental et la première nation des Caraïbes à obtenir son indépendance de la domination coloniale au début du 19e siècle. Son histoire et sa culture sont riches et distinctes avec de l’art, de la musique, de la danse et de la littérature. Les langues officielles sont le créole haïtien et le français. Depuis son indépendance, Haïti a été confronté à une instabilité politique, à des catastrophes naturelles et à des difficultés socio-économiques qui ont eu des conséquences durables pour un grand nombre de ses habitants.
L’histoire de résistance d’Haïti joue souvent contre le peuple d’aujourd’hui, car les puissances coloniales ont souvent exploité cette nation à des fins politiques. Depuis son indépendance en 1804, les Haïtiens ont payé leurs oppresseurs et les descendants de ces derniers pour avoir le privilège d’être libres, en donnant l’équivalent de près de 30 milliards de dollars en « réparations » à la France. Il a fallu plus d’un siècle à Haïti pour payer cette dette.

Étudiants haïtiens au Canada

La relation entre Haïti et le Canada s’étend sur des siècles, et est marquée par la coopération, l’assistance et des défis complexes. Les Haïtiens sont arrivés au Canada pour la première fois dans les années 1930; des jeunes issus de familles des classes moyennes et supérieures sont venus au Québec pour étudier dans les universités. Alors que la plupart d’entre eux sont retournés en Haïti, d’autres, comme Philippe Cantave qui a fondé la première association haïtienne canadienne, sont restés et ont établi des communautés ici. À ce jour, plus de 165 000 Haïtiens résident actuellement au Canada, dont plus de 80 % au Québec.

Depuis 1954, date à laquelle les relations diplomatiques ont été établies pour la première fois, le Canada a fourni une aide financière, une aide humanitaire et des initiatives de développement pour promouvoir la stabilité, la gouvernance et la croissance économique en Haïti. Le Canada a également joué un rôle dans les efforts de maintien de la paix en Haïti par l’intermédiaire des missions des Nations Unies. Cependant, ces missions ont fait l’objet de critiques pour diverses raisons, notamment pour des allégations d’inconduite sexuelle de la part des soldats de la paix.

Lorsque vous grandissez en Haïti sous un régime de dictature, vous devez vraiment croire que vous pouvez lutter contre le système. Vous croyez à l’importance de vous exprimer. Vous croyez à l’importance de prendre des risques parce que là est la signification de la lutte pour la liberté.

Michaëlle Jean

Les relations entre le Canada et Haïti comportent de multiples facettes qui reflètent à la fois la coopération et les défis. Alors qu’Haïti continue d’être aux prises avec des difficultés socio-économiques et politiques, le rôle du Canada en tant que soutien financier et humanitaire rappelle que le long chemin vers la libération totale des personnes d’ascendance africaine a été long.

Lincoln Alexander : un pionnier

Né à Toronto, Lincoln « Linc » MacCauley Alexander (1912 - 2022) était une figure pionnière de la politique canadienne, brisant les barrières et inspirant les générations à venir. Le parcours de Lincoln Alexandre vers la quête de l’excellence n’a pas été sans difficulté. Ayant grandi dans une société où la discrimination raciale était omniprésente, il a été confronté à l’adversité à chaque instant. Mais son esprit indomptable et sa détermination inébranlable l’ont poussé à aller de l’avant.
En 1968, Lincoln Alexander est entré dans l’histoire en devenant le premier député noir au Canada, représentant la circonscription de Hamilton-Ouest. Cette réalisation a été non seulement un témoignage de sa ténacité personnelle, mais également d’un symbole de progrès dans un pays s’efforçant de parvenir à l’égalité et à la diversité.
Sa carrière politique a continué dans sa lancée lorsqu’il a été nommé 24e lieutenant-gouverneur de l’Ontario en 1985, faisant de lui le premier Canadien noir à occuper un poste vice-royal. Au cours de son mandat, Lincoln Alexander s’est fait connaître pour son style chaleureux et accessible, ce qui lui a permis de créer des liens avec des personnes de tous horizons.
Au-delà de son rôle révolutionnaire en politique, Lincoln Alexander a été un infatigable défenseur de l’égalité raciale et de la justice sociale. Il a utilisé sa plateforme pour défendre des causes qui lui tenaient à cœur, notamment l’éducation et l’autonomisation des jeunes.
Le legs de Lincoln Alexander perdure et demeure un témoignage du potentiel illimité des individus à surmonter l’adversité et à apporter des changements positifs. L’histoire de sa vie nous rappelle que la diversité est la force du Canada et que chaque Canadien et Canadienne, quelle que soit son origine, a le pouvoir de façonner l’avenir de la nation.

Black Lives Matter; la vie des personnes noires est importante ici

En novembre 2014, un fil de discussion sur Facebook entre des leaders communautaires a fait naître la vision d'une veillée qui résonnerait profondément avec les communautés noires du Canada et sèmerait les principes fondateurs de Black Lives Matter-Toronto (BLM-TO), la première itération de #BlackLivesMatter à l'extérieur des États-Unis.

Jermaine Carby

Il s’appelait Jermaine Carby. En septembre 2014, l’homme de 33 ans a été tué par balle par la police régionale de Peel lors d’un contrôle routier de routine. Au sud de la frontière, un mois plus tôt, Mike Brown, âgé de 18 ans, avait été tué à Ferguson. Les organisateurs ont vu le lien entre la condition des personnes noires aux États-Unis et au Canada, et ils ont donc cherché à amplifier ce lien et à rappeler à tous que le racisme anti-Noirs n’est pas seulement un « problème américain ».

Ce moment charnière a marqué une résurgence de l’activisme noir au Canada, un éveil qui a reconnu l’importance de cadrer les expériences des communautés noires dans un pays où leurs histoires ont été souvent négligées.
En seulement deux ans, l’élan du mouvement « Black Lives Matter » au Canada a connu une croissance exponentielle, révélant un besoin urgent d’organisation nationale. En 2016, le BLM-TO a fait des vagues dans la ville de Toronto en luttant sous cette bannière de libération. Des événements notables sont survenus, dont « Tent City », une occupation de 15 jours devant les services de police de Toronto suite à la non-inculpation des agents impliqués dans la mort d’Andrew Loku, ainsi que l’occupation d’AINC (Affaires autochtones et du Nord Canada) en solidarité avec les communautés autochtones.
Mais ce que la plupart retiennent de BLM-TO, c’est la Pride de Toronto. En tant que groupe honoré en 2016, ils ont profité de cette occasion pour interrompre le défilé de la Fierté, en exigeant la fin du racisme anti-Noirs au sein des communautés queer et trans noires. Dans la foulée de cet événement, « Black Lives Matter-Vancouver », le deuxième chapitre du mouvement au Canada, est né. Leur manifestation durant la Fierté a fait écho à l’appel voulant interdire aux policiers en uniforme d’assister aux événements de la Fierté. Cet été-là, le pays a vu « Black Lives Matter-Ottawa » orchestrer des actions dans tout le pays après avoir été témoin du brutal passage à tabac d’Abdirahman Abdi par deux policiers.
Un autre moment charnière s’est produit en 2017 avec l’assassinat de Pierre Coriolan par les services policiers. Cet événement tragique a donné naissance à « Black Lives Matter-Montréal », qui a fait sentir sa présence en fermant la scène principale du Festival de jazz de Montréal. Leurs actions courageuses ont forcé les participants et les autorités à faire face au problème du racisme anti-Noirs profondément enraciné dans les services policiers de la ville.
L’émergence de « Black Lives Matter » au Canada témoigne de la résilience et de la détermination des communautés noires. Avec chaque chapitre, avec chaque manifestation et action, le mouvement devient plus fort, et il poursuit sans relâche sa quête de changement et d’une société plus juste.
À ce jour, neuf chapitres du mouvement BLM existent à travers le pays, aux côtés d’autres activistes et organismes noirs et autochtones qui continuent d’amplifier et d’orienter les changements nécessaires pour créer un monde meilleur pour nous tous.

Caribana

Chaque été, la ville de Toronto explose de couleurs, de rythme et d'un esprit de carnaval contagieux lors du Carnaval des Caraïbes de Toronto, encore affectueusement connu sous le nom de Caribana. Cet événement bien-aimé a une riche histoire qui remonte aux années 1960 et est depuis devenu l'un des plus grands festivals d'Amérique du Nord. Les racines de Caribana remontent à un groupe d'immigrants caribéens qui souhaitaient apporter au Canada un avant-goût des vibrantes traditions de carnaval de leur pays d'origine. Le carnaval a une histoire riche dans les Caraïbes, car il a commencé comme une célébration de la rébellion et plus tard, de la fin de l'esclavage.

En 1967, coïncidant avec les célébrations du centenaire du Canada, le comité organisateur a organisé une série d'événements, dont le premier défilé Caribana. Cet événement inaugural a connu un franc succès, attirant plus de 50 000 spectateurs. Au fil des années, Caribana a évolué et s'est développé. Pour beaucoup, il s'agit d'une tradition annuelle, attirant non seulement les Canadiens des Caraïbes, mais aussi des personnes de tous horizons. Le cœur de Caribana est désormais dans son grand défilé, avec un spectacle éblouissant de costumes élaborés, de musique entraînante et bien sûr de danse.

Au-delà du défilé, Caribana propose une multitude d'événements, notamment des concerts, des expositions d'art et une délicieuse cuisine caribéenne. Il s'agit d'une célébration de la diversité et de l'inclusion, qui accueille des personnes de tous âges et de toutes origines pour participer aux festivités.

Caribana joue également un rôle essentiel dans la préservation et la promotion de la culture caribéenne au Canada. Il offre une plateforme aux artistes, musiciens et interprètes caribéens pour qu'ils puissent partager leurs talents et leurs histoires. En outre, il favorise un sentiment d'unité et de fierté au sein de la diaspora caribéenne de Toronto. Après le premier Caribana, d'autres carnavals caribéens ont lieu dans tout le pays, notamment Carifiesta (est. 1974) à Montréal et Cariwest (est.1984) à Edmonton.

Aujourd’hui, le Carnaval caribéen de Toronto n’est pas seulement un événement, mais il est également un phénomène culturel qui attire plus d’un million de visiteurs chaque année. Des festivals semblables ont également lieu, notamment Carifest à Edmonton et Carifiesta à Montréal. Le carnaval incarne l’esprit et la résilience de la communauté caribéenne du Canada.

Au-delà de la tour d’ivoire : études sur les Noir·es au Canada

L’éducation est la clé pour nous ouvrir au monde qui nous entoure. Depuis des décennies, les universitaires et les activistes ont uni leurs forces pour sensibiliser le public, promouvoir la diversité, et plaider en faveur de politiques visant à lutter contre l’injustice raciale. Cette approche holistique fait des études sur les Noir·es une force puissante pour le progrès et l’équité. Plus qu’une simple activité académique, les études noires au Canada sont un catalyseur de changement social.

L’Université Dalhousie a été la première université du Canada à offrir un programme d’études afro-canadiennes en introduisant pour la première fois un programme académique officiel consacré à l’exploration de l’histoire et de la culture afro-canadiennes en 1971. Cette initiative pionnière était une réponse à la flagrante absence de voix et d’expériences noires dans le milieu universitaire canadien. Elle a jeté la pierre angulaire du domaine dynamique et en pleine expansion des études noires au Canada. En 2016, l’Université Dalhousie a commencé à offrir une mineure en études noires et africaines. Depuis l’initiative révolutionnaire de Dalhousie, les études noires ont lentement mais sûrement commencé à se répandre à travers le Canada en réponse aux demandes des étudiants. De nombreuses universités proposent désormais des cours et des programmes axés sur les études afro-canadiennes, noires canadiennes, ainsi que des études sur la diaspora africaine. Ces initiatives académiques couvrent un éventail de sujets, comme l’histoire, la littérature, la sociologie, la politique, et autres. Elles approfondissent les expériences multiformes des communautés noires au Canada et leur interdépendance à l’échelle mondiale.

Parmi certaines des universités qui offrent des programmes et cours d’études noires au Canada, on trouve :

  • Université Queen’s : l’Université Queen’s de Kingston en Ontario offre un programme d’études sur l’Afrique et la diaspora africaine qui propose une gamme diversifiée de cours explorant l’histoire, la culture et les expériences des communautés noires.

  • Université York : située à Toronto, l’Université York propose un programme de certificat en études sur les Noir·es et elle est le foyer du Harriet Tubman Institute for Research on Africa and Its Diasporas, qui favorise la recherche et l’érudition dans le domaine des études sur l’Afrique et sur la diaspora africaine.

  • Université de Waterloo : l’Université de Waterloo en Ontario propose des cours d’études africaines qui abordent des sujets tels que la diaspora africaine et les enjeux africains contemporains.

  • Université de Toronto : cette université propose un certificat en études sur les Canadien·nes noir·es, et en 2022, le Centre for Black Studies in Education (CBSE) a été établi dans le Ontario Institute of Studies in Education (OISE). Université Concordia : située à Montréal, l’Université Concordia offre depuis 1969 une variété de cours d’études noires qui portent à la fois sur les facettes historiques et contemporaines de la diaspora africaine, avec un accent particulier sur la justice sociale et l’activisme.

  • Université métropolitaine de Toronto : cette université propose un programme de mineure en études noires qui permet aux étudiants d’explorer les histoires et les cultures des diasporas noires, la résistance et l’activisme politique des Noir·es, ainsi que les idéologies du racisme anti-Noirs.

  • Université de Guelph : cette université offre un programme de mineure en études sur les Canadien·nes noir·es qui est consacré à la promotion des histoires, des expériences, des communautés et des politiques uniques des Canadiens et Canadiennes noir·es.

Les programmes d’études noires au Canada étendent leur portée au-delà de la salle de classe. Ils s’engagent activement auprès des communautés et organisations noires locales, en favorisant la collaboration pour s’assurer que le travail universitaire se traduit par des avantages tangibles pour ces communautés.
À mesure que le domaine des études noires au Canada continue d’évoluer et de prospérer, il contribue à une compréhension plus inclusive et plus complète de l’histoire et de la société canadiennes. Il constitue une plateforme puissante pour célébrer les contributions et les expériences multiformes des Canadiens et Canadiennes noir·es, façonnant progressivement un Canada plus équitable et plus juste pour tous.

Jour de l’émancipation

Le Jour de l’émancipation est célébré le 1er août et il commémore l’abolition de l’esclavage dans l’Empire britannique en 1834. Cette date revêt une immense signification pour les personnes d’ascendance africaine du monde entier, y compris au Canada, où son histoire et sa reconnaissance ont été un parcours marqué par la persévérance et le progrès.

Comme nous le savons, l’esclavage a existé au Canada depuis le début des années 1600, lorsque les colonisateurs européens ont réduit en asservissement les peuples autochtones et qu’ils ont amené des Noir·es asservi·es dans la région. Bien que l’esclavage ait progressivement disparu dans la plupart des colonies de l’Amérique du Nord britannique, ce n’est qu’avec l’adoption de la Loi sur l’abolition de l’esclavage en 1833, qui est entrée en vigueur le 1er août 1834, que les esclaves des colonies britanniques, y compris le Canada, ont été officiellement émancipés. Au Canada, les premières célébrations du Jour de l’émancipation ont été organisées par les communautés. Les Canadiens et Canadiennes noir·es se rassemblaient dans les églises, les parcs et autres espaces publics pour marquer cet événement avec de la musique, des discours et des festivités culturelles. Les célébrants défilaient dans les rues. Ces événements sont devenus un élément essentiel de la préservation des souvenirs de l’esclavage et de la liberté et de la promotion d’un sentiment d’identité et de fierté.

Tout au long du 20e siècle, les célébrations du Jour de l’émancipation ont persisté, mais elles étaient souvent confinées à des communautés noires spécifiques. Au fur et à mesure que la prise de conscience de l’histoire des Noir·es et de l’héritage de l’esclavage s’est accrue, les efforts visant à faire reconnaitre le Jour de l’émancipation à une échelle plus large ont également augmenté.


En 2021, le gouvernement canadien a officiellement désigné le 1er août comme Jour de l’émancipation. Cette date importante a marqué une étape positive vers la reconnaissance de l’histoire complexe du Canada en matière d’esclavage, et la célébration de la résilience et des contributions des Canadiens et Canadiennes noir·es.

Le Jour de l’émancipation témoigne de l’esprit durable des Canadien·nes noir·es qui, depuis des générations, célèbrent leur émancipation et militent en faveur de la justice raciale. Ce jour nous rappelle leur cheminement continu vers l’équité et la justice et il symbolise la force et la résilience des communautés noires à travers le pays.