Pour accéder au contenu éducatif, veuillez compléter le formulaire ou entrer le mot de passe si nécessaire.
Sa nomination au poste de gouverneure générale en 2005 par le premier ministre Paul Martin a été célébrée comme un symbole de l’engagement du Canada envers le multiculturalisme. Le dévouement de Michaëlle Jean envers la diversité ainsi que son propre parcours d’immigrante ont trouvé un écho auprès de nombreux Canadiens et Canadiennes, et ont inspiré les générations futures à assumer des rôles de leadership, quelles que soient leurs origines.
En réalité, tout comme aux États-Unis et dans d’autres parties du monde occidental, l’identité nationale du Canada a d’abord été bâtie sur la suprématie blanche instaurée tout au long d’une époque coloniale qui a vu le génocide des peuples autochtones et le travail forcé des esclaves africains. Il n’y a aucune distinction entre ce qui s’est produit par le passé et les conditions que vivent encore aujourd’hui les personnes noires et les Autochtones.
Lorsque nous oublions, ou pire, nions ces histoires, nous sommes condamnés à reproduire nos erreurs.
À certains égards, le commentaire de Stephen Harper est typiquement canadien. Cela nous rappelle que nous avons encore du travail à faire pour nous éduquer sur l’histoire de ce pays, mais qu’il existe toujours des occasions de remettre en question le statu quo. Le premier pas à faire est de s’éduquer et de poser les questions difficiles.
La relation entre Haïti et le Canada s’étend sur des siècles, et est marquée par la coopération, l’assistance et des défis complexes. Les Haïtiens sont arrivés au Canada pour la première fois dans les années 1930; des jeunes issus de familles des classes moyennes et supérieures sont venus au Québec pour étudier dans les universités. Alors que la plupart d’entre eux sont retournés en Haïti, d’autres, comme Philippe Cantave qui a fondé la première association haïtienne canadienne, sont restés et ont établi des communautés ici. À ce jour, plus de 165 000 Haïtiens résident actuellement au Canada, dont plus de 80 % au Québec.
Michaëlle Jean
Il s’appelait Jermaine Carby. En septembre 2014, l’homme de 33 ans a été tué par balle par la police régionale de Peel lors d’un contrôle routier de routine. Au sud de la frontière, un mois plus tôt, Mike Brown, âgé de 18 ans, avait été tué à Ferguson. Les organisateurs ont vu le lien entre la condition des personnes noires aux États-Unis et au Canada, et ils ont donc cherché à amplifier ce lien et à rappeler à tous que le racisme anti-Noirs n’est pas seulement un « problème américain ».
En 1967, coïncidant avec les célébrations du centenaire du Canada, le comité organisateur a organisé une série d'événements, dont le premier défilé Caribana. Cet événement inaugural a connu un franc succès, attirant plus de 50 000 spectateurs. Au fil des années, Caribana a évolué et s'est développé. Pour beaucoup, il s'agit d'une tradition annuelle, attirant non seulement les Canadiens des Caraïbes, mais aussi des personnes de tous horizons. Le cœur de Caribana est désormais dans son grand défilé, avec un spectacle éblouissant de costumes élaborés, de musique entraînante et bien sûr de danse.
Au-delà du défilé, Caribana propose une multitude d'événements, notamment des concerts, des expositions d'art et une délicieuse cuisine caribéenne. Il s'agit d'une célébration de la diversité et de l'inclusion, qui accueille des personnes de tous âges et de toutes origines pour participer aux festivités.
Caribana joue également un rôle essentiel dans la préservation et la promotion de la culture caribéenne au Canada. Il offre une plateforme aux artistes, musiciens et interprètes caribéens pour qu'ils puissent partager leurs talents et leurs histoires. En outre, il favorise un sentiment d'unité et de fierté au sein de la diaspora caribéenne de Toronto. Après le premier Caribana, d'autres carnavals caribéens ont lieu dans tout le pays, notamment Carifiesta (est. 1974) à Montréal et Cariwest (est.1984) à Edmonton.
L’Université Dalhousie a été la première université du Canada à offrir un programme d’études afro-canadiennes en introduisant pour la première fois un programme académique officiel consacré à l’exploration de l’histoire et de la culture afro-canadiennes en 1971. Cette initiative pionnière était une réponse à la flagrante absence de voix et d’expériences noires dans le milieu universitaire canadien. Elle a jeté la pierre angulaire du domaine dynamique et en pleine expansion des études noires au Canada. En 2016, l’Université Dalhousie a commencé à offrir une mineure en études noires et africaines. Depuis l’initiative révolutionnaire de Dalhousie, les études noires ont lentement mais sûrement commencé à se répandre à travers le Canada en réponse aux demandes des étudiants. De nombreuses universités proposent désormais des cours et des programmes axés sur les études afro-canadiennes, noires canadiennes, ainsi que des études sur la diaspora africaine. Ces initiatives académiques couvrent un éventail de sujets, comme l’histoire, la littérature, la sociologie, la politique, et autres. Elles approfondissent les expériences multiformes des communautés noires au Canada et leur interdépendance à l’échelle mondiale.
Université Queen’s : l’Université Queen’s de Kingston en Ontario offre un programme d’études sur l’Afrique et la diaspora africaine qui propose une gamme diversifiée de cours explorant l’histoire, la culture et les expériences des communautés noires.
Université York : située à Toronto, l’Université York propose un programme de certificat en études sur les Noir·es et elle est le foyer du Harriet Tubman Institute for Research on Africa and Its Diasporas, qui favorise la recherche et l’érudition dans le domaine des études sur l’Afrique et sur la diaspora africaine.
Université de Waterloo : l’Université de Waterloo en Ontario propose des cours d’études africaines qui abordent des sujets tels que la diaspora africaine et les enjeux africains contemporains.
Université de Toronto : cette université propose un certificat en études sur les Canadien·nes noir·es, et en 2022, le Centre for Black Studies in Education (CBSE) a été établi dans le Ontario Institute of Studies in Education (OISE). Université Concordia : située à Montréal, l’Université Concordia offre depuis 1969 une variété de cours d’études noires qui portent à la fois sur les facettes historiques et contemporaines de la diaspora africaine, avec un accent particulier sur la justice sociale et l’activisme.
Université métropolitaine de Toronto : cette université propose un programme de mineure en études noires qui permet aux étudiants d’explorer les histoires et les cultures des diasporas noires, la résistance et l’activisme politique des Noir·es, ainsi que les idéologies du racisme anti-Noirs.
Université de Guelph : cette université offre un programme de mineure en études sur les Canadien·nes noir·es qui est consacré à la promotion des histoires, des expériences, des communautés et des politiques uniques des Canadiens et Canadiennes noir·es.
Comme nous le savons, l’esclavage a existé au Canada depuis le début des années 1600, lorsque les colonisateurs européens ont réduit en asservissement les peuples autochtones et qu’ils ont amené des Noir·es asservi·es dans la région. Bien que l’esclavage ait progressivement disparu dans la plupart des colonies de l’Amérique du Nord britannique, ce n’est qu’avec l’adoption de la Loi sur l’abolition de l’esclavage en 1833, qui est entrée en vigueur le 1er août 1834, que les esclaves des colonies britanniques, y compris le Canada, ont été officiellement émancipés. Au Canada, les premières célébrations du Jour de l’émancipation ont été organisées par les communautés. Les Canadiens et Canadiennes noir·es se rassemblaient dans les églises, les parcs et autres espaces publics pour marquer cet événement avec de la musique, des discours et des festivités culturelles. Les célébrants défilaient dans les rues. Ces événements sont devenus un élément essentiel de la préservation des souvenirs de l’esclavage et de la liberté et de la promotion d’un sentiment d’identité et de fierté.
Tout au long du 20e siècle, les célébrations du Jour de l’émancipation ont persisté, mais elles étaient souvent confinées à des communautés noires spécifiques. Au fur et à mesure que la prise de conscience de l’histoire des Noir·es et de l’héritage de l’esclavage s’est accrue, les efforts visant à faire reconnaitre le Jour de l’émancipation à une échelle plus large ont également augmenté.
En 2021, le gouvernement canadien a officiellement désigné le 1er août comme Jour de l’émancipation. Cette date importante a marqué une étape positive vers la reconnaissance de l’histoire complexe du Canada en matière d’esclavage, et la célébration de la résilience et des contributions des Canadiens et Canadiennes noir·es.