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De nombreuses communautés noires se sont installées en Saskatchewan et en Alberta, notamment à Amber Valley et à Campsie.
Source : https://www.thecanadianencyclo...
Le 12 août 1921, le Cabinet du Premier ministre Sir Wilfrid Laurier sanctionne le décret C.P. 1324. L'objectif de ce décret est d'interdire aux Noirs d'entrer au Canada pour une durée d'un an, au motif que « la race noire [...] est jugée inadaptée au climat et aux exigences du Canada ». Qualifié de « campagne de racisme diplomatique » par le chercheur R. Bruce Shepard, le décret représente le point culminant de cette disposition. Bien que l'arrêté n'ait jamais été transformé en loi, les actions des représentants du gouvernement ont clairement indiqué que le Canada n'était pas accueillant pour les immigrants noirs, bien qu'il ait auparavant incité les communautés noires des États-Unis à contribuer à l'économie du Canada. Cet ordonnance a conduit à une discrimination accrue à l'encontre des personnes noires.
Sources : The Canadian Encyclopedia Pier 21
À cette époque, les wagons-lits sont le summum du luxe dans les transports ferroviaires et leur popularité augmente rapidement au Canada. Les porteurs de wagons-lits sont des employés qui répondent aux besoins des passagers, notamment en transportant les bagages, en installant les lits, en servant de la nourriture et des boissons, entre autres services. Comme pour la plupart des emplois dans le service domestique, les personnes noires, et plus particulièrement les hommes noirs, constituaient la majorité de ces travailleurs, car c'était l'une des rares opportunités qui s'offraient à eux. Les porteurs de wagons-lits, confrontés à un traitement discriminatoire de la part des syndicats existants, ont créé l'Ordre des porteurs de wagons-lits (OSCP) à Winnipeg, au Manitoba, en avril 1917. Cette initiative révolutionnaire marque la naissance du premier syndicat de personnes noires en Amérique du Nord. Dirigé par les porteurs John Arthur Robinson, J.W. Barber, B.F. Jones et P. White, l'OSCP est confronté à d'importants obstacles. Ils sont seuls, car les syndicats blancs établis, comme la Fraternité canadienne des employés de chemin de fer, refusent l'adhésion des Noirs, qui doivent donc se battre seuls pour obtenir de meilleures conditions de travail. Malgré l'adversité, l'OSCP remporte un succès remarquable en négociant deux contrats avec la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (CNR) en 1919, ce qui améliore considérablement les salaires et la protection de l'emploi pour tous les porteurs, quelle que soit leur race.
L'OSCP poursuit ses activités de plaidoyer et devient membre en 1939 de la Brotherhood of Sleeping Car Porters, un syndicat américain. La section canadienne travaille avec son homologue américaine pour lutter contre le racisme et organise des chapitres à Montréal, Toronto, Winnipeg, Calgary, Edmonton et Vancouver au cours de la décennie suivante. Leur action est un succès et, en 1945, une convention collective est signée avec le Chemin de fer Canadien Pacifique.
La nouvelle convention collective a permis d'améliorer les conditions de travail des porteurs, avec des augmentations de salaire mensuelles, une semaine de congés payés et le paiement des heures supplémentaires. En outre, les porteurs ont obtenu le droit d'afficher des plaques nominatives dans les wagons-lits. Les efforts du syndicat ont également permis de négocier de meilleures conditions de travail et de sommeil, ainsi que des procédures disciplinaires plus équitables et plus transparentes.
Aujourd'hui, de nombreux travailleurs noirs bénéficient des avantages de leur syndicat, même si le racisme reste un problème persistant. L'histoire de l'organisation des Noirs dans ce pays nous rappelle que lorsque les travailleurs s'unissent,
Le Ku Klux Klan s'est implanté au Canada dès les années 1920, avec des sections réparties dans tout le pays. Similaire aux États-Unis dans son idéologie et ses croyances raciales, le Ku Klux Klan s'est engagé dans diverses campagnes violentes, causant d'importants dommages physiques aux personnes et aux biens. À cette époque, il n'existait pas de lois contre la discrimination ou les propos haineux, ce qui laissait les Noirs et les Autochtones encore moins protégés qu'aujourd'hui.
Le 28 février 1930, 75 membres du Ku Klux Klan ont tenté d'expulser Ira de la maison où il vivait avec Isabella pour l'intimider et l'empêcher d'épouser cette dernière. Au Canada, aucune loi de ségrégation n'interdisait explicitement les rencontres ou les mariages interraciaux, mais les normes sociales et culturelles défendues par le KKK rendaient cette union impopulaire. Il a été révélé plus tard que la mère d'Isabel avait appelé le Klan à l'aide pour briser leur mariage, car la police ne pouvait rien faire.
Après avoir brûlé des croix dans les rues d'Oakville, les Klansmen ont cherché Jones et Johnson dans la ville. Lorsqu'ils les ont trouvés, Jones a été enlevé et emmené à l'Armée du Salut, tandis que Johnson a également été emmené et forcé d'assister à la combustion d'une croix dans son jardin.
Le maire d'Oakville de l'époque, J.B. Moat, a déclaré au Toronto Daily Star
Le couple s'est marié le 24 mars 1930 et a eu deux enfants.
Les personnes noires continuent d'être confrontées à une hostilité croissante de la part des Blancs, notamment par la perpétuation de stéréotypes racistes. Pendant cette période, le 'blackface' reste une forme de divertissement parfaitement acceptable dans la société dominante. Les spectacles de ménestrels étaient des spectacles populaires pour les amateurs blancs locaux lors de collectes de fonds pour les écoles, les forces de police, les groupes communautaires, les églises et les organismes de bienfaisance. L'un des principaux objectifs de la musique de ménestrels était de créer et de renforcer les stéréotypes sur les Noirs, afin de légitimer la domination blanche et l'infériorité des Noirs.
En 1946, lors d'une visite au Roseland Theatre en Nouvelle-Écosse, elle tente d'acheter un billet pour le rez-de-chaussée, mais on le lui refuse car les Noirs ne sont autorisés à s'asseoir qu'au balcon. Desmond décide de s'asseoir dans la section réservée aux Blancs, contre le code officieux de la ségrégation canadienne. Son refus de se déplacer lui a valu une arrestation, suivie d'une accusation de fraude fiscale. Cette accusation était basée sur le fait que le billet pour la section réservée aux blancs était plus cher, résultant en une différence d'un cent dans la taxe due. Malgré ces accusations injustes, l'affaire Desmond a déclenché une contestation juridique essentielle de la ségrégation au Canada.
Wanda Robson (1926-2022), la plus jeune sœur de Desmond et sa compagne militante, plaisante : « La Reine est en bonne compagnie ! » en montrant le nouveau billet canadien de 10 dollars.
Bien que la race ne soit pas explicitement mentionnée dans l'affaire Desmond, il est évident que les actions du Roseland Theatre ont été influencées par des préjugés raciaux. L'affaire Fred Christie (1939) est une décision de la Cour suprême du Canada qui sanctionne la capacité des entreprises privées à discriminer les Noirs en vertu de la liberté de commerce.
Dans les années 1950, une nouvelle vague de féminisme a vu les femmes blanches canadiennes commencer à travailler hors du foyer. Il en résulte une demande accrue d'employées de maison pour remplir les tâches que ces femmes ne sont plus en mesure d'accomplir. Les efforts de recrutement en Europe n'ayant pas abouti, le Canada s'est tourné vers le sud pour trouver une autre solution.
The West Indian Domestic Scheme was first launched in 1955 and ran until 1967. In total, over 3000 women left their families and communities in Jamaica, Barbados, Trinidad and other English-speaking Caribbean countries under this recruitment initiative. It was one of the only opportunities for Caribbean women and their families to enter Canada as after one year of work, these women were granted landed immigrant status and could sponsor family members.
Ces emplois étaient difficiles et les femmes étaient souvent exploitées sans aucun recours. Nombre d'entre elles ont également été confrontées à l'hostilité et à la discrimination raciale dans la société canadienne. L'isolement et la solitude étaient répandus, et beaucoup de ces femmes ont connu ces difficultés pour la première fois alors qu'elles étaient elles-mêmes issues de familles de la classe moyenne.
Bien que les récits généraux qualifient souvent cet incident d’émeute en raison d’un incendie de laboratoire qui s’en est suivi, il s’agit en réalité d’un catalyseur de changement transformateur. Survenue au plus fort du mouvement des droits civiques aux États-Unis et des mouvements de décolonisation dans les Caraïbes et en Afrique, cette affaire reflète la mobilisation mondiale des communautés noires luttant pour la justice raciale.
Cependant, la Loi sur le multiculturalisme n’a pas été exempte de critiques. Certains affirment qu’elle a parfois mené par inadvertance à la formation d’enclaves culturelles, entravant la pleine intégration. Des craintes existent sur le fait que cette politique pourrait mettre l’accent sur les différences plutôt que sur les points communs, ce qui pourrait nuire à l’unité sociale.
Même si la Loi sur le multiculturalisme a été célébrée pour son inclusion et pour son dévouement envers la création d’un Canada diversifié et ouvert aux différences des autres, les préoccupations et les inquiétudes concernant l’immigration, plus particulièrement en provenance de pays non européens, continuent d’être un sujet de débats brûlants jusqu’à ce jour.
Cependant, au fil des décennies, Africville a fait face à de la négligence de la part des services municipaux, notamment à des infrastructures inadéquates et au manque d’accès à de l’eau potable et à l’assainissement. Dans les années 1960, la ville de Halifax a décidé d’exproprier les terrains à des fins de développement urbain et elle a déplacé la communauté et démolit les maisons, l’église et l’école. Ce déplacement s’est heurté à une forte résistance de la part des habitants, qui se sont battus pour préserver leur communauté. Malgré leurs efforts, la plupart des résidents ont été déplacés de force et Africville a été rayée de la carte. Cette expulsion forcée a eu un impact durable sur le tissu social de la communauté, et les cicatrices de ce déplacement résonnent encore aujourd’hui parmi les descendants.
Dans les années 1980, Africville a été reconnue comme étant un important chapitre de l’histoire du Canada. Les efforts visant à reconnaitre et à rectifier les injustices ont abouti à des excuses officielles de la part de la municipalité régionale de Halifax en 2010, et à la création d’un musée sur le site d’origine en 2012.
Africville est un symbole de résilience, de communauté et de lutte continue pour l’égalité raciale. Le legs du déplacement forcé de la communauté demeure un rappel de l’importance de reconnaitre et de remédier aux injustices historiques dans la quête de la justice sociale et de l’inclusion.
Connu comme « le dernier homme d’Africville », Eddie Carvery a occupé Africville en signe de protestation pendant près de 50 ans. Ayant commencé à l’âge de 24 ans en 1970, son occupation est l’une des plus longues manifestations pour les droits civiques organisées par un seul manifestant au Canada. Vous pouvez en apprendre davantage sur Eddie dans le podcast Africville Forever, co-créé par son petit-fils Eddie Carvey III.
Malgré les préjugés sociétaux et les défis auxquels Jackie Shane faisait face en raison de son identité de femme transgenre, elle a refusé de se conformer et elle a continué à exceller en tant qu’artiste pionnière. Son talent et sa résilience ont défié les normes sociétales et ont ouvert la voie à la représentation LGBTQ+ dans l’industrie de la musique. L’influence de Jackie Shane s’étend au-delà de sa musique. Le simple fait qu’elle ait été une artiste ouvertement transgenre dans les années 1960 a été révolutionnaire. Non seulement a-t-elle diverti son public, mais elle a également inspiré d’innombrables personnes, incluant les communautés et artistes LGBTQ+, à s’accepter elles-mêmes et à défier les limites de la société.
Dans les médias, Rocky Jones a souvent été comparé à Kwame Ture (anciennement connu sous le nom de Stokely Carmicheal) du « Black Panther Party », mais ce n’est qu’en 1968 que les deux hommes se sont rencontrés au Congrès des écrivains et artistes noirs à Montréal. À l’invitation de Rocky Jones et de son épouse, le « Black Panther Party » a envoyé au moins deux délégations à Halifax dans les années 1970.
Les protestataires ont organisé des manifestations et ont critiqué le ROM pour avoir perpétué les récits coloniaux et contribué aux stéréotypes raciaux. La controverse a mis en lumière des discussions plus larges sur l’appropriation culturelle, la représentation, et les responsabilités des musées lorsqu’ils présentent l’histoire et l’art des cultures non occidentales.
Dudley Laws, et des personnalités notables comme Charles Roach, Akua Benjamin, Sherona Hall et Lennox Farrell, ont créé le BADC en 1988 en réponse à des cas de violence policière, notamment les incidents impliquant Albert Johnson et Lester Donaldson à Toronto. La mission principale du comité était de demander justice pour les victimes d’inconduite policière et de plaider en faveur de changements politiques afin d’éliminer les préjugés raciaux au sein des forces de l’ordre. Le BADC a organisé des manifestations et des rassemblements, attirant ainsi efficacement l’attention sur des cas d’injustice raciale qui autrement auraient pu passer inaperçus. En collaboration avec d’autres organismes de défense des droits civiques, le comité a présenté un front uni contre la discrimination et l’injustice. Les lois et le BADC ont joué un rôle déterminant dans la mobilisation du soutien de la communauté noire et de ses alliés, ce qui a mené à une pression publique accrue en faveur de la responsabilisation de la police.
L’événement le plus notable est le soulèvement et les émeutes sur la rue Yonge. Le 4 mai 1992, le BADC a organisé une marche de solidarité avec les émeutes de Los Angeles après le passage à tabac de Rodney King. Cependant, à peine deux jours plus tôt, Raymond Lawrence, âgé de 22 ans, avait été tué par balle par la police régionale de Peel. Alors que la manifestation a débuté de manière pacifique, une large mêlée a fait preuve de grandes frustrations, provoquant des affrontements entre les manifestants et les forces de l’ordre. Les médias ont qualifié l’événement de cette journée d’émeute et, à l’époque, ont minimisé l’ampleur du racisme affectant la vie des Noir·es vivant au Canada.
Le travail de défense du BADC a donné naissance à la formation de l’Unité des enquêtes spéciales (UES) de l’Ontario en 1990. À l’époque, il s’agissait d’un pas important vers une responsabilisation de la police. L’UES était chargée de mener des enquêtes indépendantes sur des cas de blessures graves, de décès ou d’allégations d’agression sexuelle impliquant des policiers. Cette initiative répondait aux préoccupations de longue date concernant les conflits d’intérêts potentiels dans les auto-enquêtes de la police.