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«Trop de Noirs»: L'interdiction de l'immigration des Noirs au Canada

À l'aube du nouveau siècle, le paysage politique des Amériques s'est renouvelé. L'intégration de l'Oklahoma aux États-Unis en 1907 a été suivie de l'adoption de lois restreignant les droits et libertés fondamentaux des Noirs américains, période durant laquelle les actes de violence raciale se sont intensifiés. Cette situation a entraîné une nouvelle vague de migration vers les régions nord du Canada.

Communautés noires

De nombreuses communautés noires se sont installées en Saskatchewan et en Alberta, notamment à Amber Valley et à Campsie.

Durant cette période, de nombreuses organisations civiques canadiennes blanches entament une correspondance avec des représentants gouvernementaux, les pressant d'imposer des restrictions sur l'immigration des Noirs. En Alberta, l'Ordre impérial des filles de l'Empire (IODE) convoque une réunion d'urgence pour rédiger une lettre sur cette question : « Nous voyons avec inquiétude l'afflux continu et rapide de peuplements noirs [...] cette immigration aura pour effet immédiat de décourager l'établissement de Blancs à proximité des fermes nègres et de déprécier la valeur de toutes les exploitations situées dans ces zones ».
Le discours public intègre souvent la crainte que les tensions raciales qui s'intensifient aux États-Unis ne se propagent au Canada en cas d'immigration massive de Noirs. Le conseil municipal d'Edmonton a fait circuler une pétition qui a recueilli des milliers de signatures, affirmant que « [c] e qui est de notoriété publique, c'est qu'il a été prouvé aux États-Unis que les nègres et les Blancs ne peuvent pas vivre à proximité les uns des autres sans qu'il y ait une anarchie révoltante et le développement d'une haine raciale amère… »

Source : https://www.thecanadianencyclo...

Le 12 août 1921, le Cabinet du Premier ministre Sir Wilfrid Laurier sanctionne le décret C.P. 1324. L'objectif de ce décret est d'interdire aux Noirs d'entrer au Canada pour une durée d'un an, au motif que « la race noire [...] est jugée inadaptée au climat et aux exigences du Canada ». Qualifié de « campagne de racisme diplomatique » par le chercheur R. Bruce Shepard, le décret représente le point culminant de cette disposition. Bien que l'arrêté n'ait jamais été transformé en loi, les actions des représentants du gouvernement ont clairement indiqué que le Canada n'était pas accueillant pour les immigrants noirs, bien qu'il ait auparavant incité les communautés noires des États-Unis à contribuer à l'économie du Canada. Cet ordonnance a conduit à une discrimination accrue à l'encontre des personnes noires.

Sources : The Canadian Encyclopedia Pier 21

Plus de six décennies plus tard, l'introduction de la loi sur le multiculturalisme a marqué un tournant important par rapport à la position antérieure du Canada. Toutefois, le racisme anti-Noir est resté difficile à éradiquer des systèmes politiques, économiques, sociaux et d'immigration du Canada.

Sources : The Canadian Encyclopedia Pier 21

Le premier syndicat noir du Canada : l'Ordre des porteurs de wagons-lits

Malgré la volonté de Laurier de limiter la population noire au Canada, le début du 20e siècle a tout de même été marqué par la migration continue des Noirs en quête d'opportunités, et ce, malgré la discrimination raciale.

À cette époque, les wagons-lits sont le summum du luxe dans les transports ferroviaires et leur popularité augmente rapidement au Canada. Les porteurs de wagons-lits sont des employés qui répondent aux besoins des passagers, notamment en transportant les bagages, en installant les lits, en servant de la nourriture et des boissons, entre autres services. Comme pour la plupart des emplois dans le service domestique, les personnes noires, et plus particulièrement les hommes noirs, constituaient la majorité de ces travailleurs, car c'était l'une des rares opportunités qui s'offraient à eux. Les porteurs de wagons-lits, confrontés à un traitement discriminatoire de la part des syndicats existants, ont créé l'Ordre des porteurs de wagons-lits (OSCP) à Winnipeg, au Manitoba, en avril 1917. Cette initiative révolutionnaire marque la naissance du premier syndicat de personnes noires en Amérique du Nord. Dirigé par les porteurs John Arthur Robinson, J.W. Barber, B.F. Jones et P. White, l'OSCP est confronté à d'importants obstacles. Ils sont seuls, car les syndicats blancs établis, comme la Fraternité canadienne des employés de chemin de fer, refusent l'adhésion des Noirs, qui doivent donc se battre seuls pour obtenir de meilleures conditions de travail. Malgré l'adversité, l'OSCP remporte un succès remarquable en négociant deux contrats avec la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (CNR) en 1919, ce qui améliore considérablement les salaires et la protection de l'emploi pour tous les porteurs, quelle que soit leur race.

L'OSCP poursuit ses activités de plaidoyer et devient membre en 1939 de la Brotherhood of Sleeping Car Porters, un syndicat américain. La section canadienne travaille avec son homologue américaine pour lutter contre le racisme et organise des chapitres à Montréal, Toronto, Winnipeg, Calgary, Edmonton et Vancouver au cours de la décennie suivante. Leur action est un succès et, en 1945, une convention collective est signée avec le Chemin de fer Canadien Pacifique.

La nouvelle convention collective a permis d'améliorer les conditions de travail des porteurs, avec des augmentations de salaire mensuelles, une semaine de congés payés et le paiement des heures supplémentaires. En outre, les porteurs ont obtenu le droit d'afficher des plaques nominatives dans les wagons-lits. Les efforts du syndicat ont également permis de négocier de meilleures conditions de travail et de sommeil, ainsi que des procédures disciplinaires plus équitables et plus transparentes.

Aujourd'hui, de nombreux travailleurs noirs bénéficient des avantages de leur syndicat, même si le racisme reste un problème persistant. L'histoire de l'organisation des Noirs dans ce pays nous rappelle que lorsque les travailleurs s'unissent,

Ira Junius Johnson : Le premier « Spin Doctor » du Canada

Ira Junius Johnson est né à Oakville. Sa famille descend de Noirs libres ayant quitté les États-Unis pour le Canada dans les années 1860. Son grand-père, Junius Roberts, était un vétéran de la guerre de Sécession qui a servi dans les United States Coloured Troops (28e USCT) (Indiana). Il a émigré au Canada-Ouest où il a été ministre de la BME Church Conference. Ira a servi pendant la Première Guerre mondiale en tant que l’'un des 2000 Canadiens noirs acceptés dans les sections non ségréguées de l'armée canadienne. Après sa démobilisation, il a travaillé comme ouvrier et vivait avec sa compagne, une femme blanche nommée Isabella Jones.

Ku Klux Klan

Le Ku Klux Klan s'est implanté au Canada dès les années 1920, avec des sections réparties dans tout le pays. Similaire aux États-Unis dans son idéologie et ses croyances raciales, le Ku Klux Klan s'est engagé dans diverses campagnes violentes, causant d'importants dommages physiques aux personnes et aux biens. À cette époque, il n'existait pas de lois contre la discrimination ou les propos haineux, ce qui laissait les Noirs et les Autochtones encore moins protégés qu'aujourd'hui.

Le 28 février 1930, 75 membres du Ku Klux Klan ont tenté d'expulser Ira de la maison où il vivait avec Isabella pour l'intimider et l'empêcher d'épouser cette dernière. Au Canada, aucune loi de ségrégation n'interdisait explicitement les rencontres ou les mariages interraciaux, mais les normes sociales et culturelles défendues par le KKK rendaient cette union impopulaire. Il a été révélé plus tard que la mère d'Isabel avait appelé le Klan à l'aide pour briser leur mariage, car la police ne pouvait rien faire.

Après avoir brûlé des croix dans les rues d'Oakville, les Klansmen ont cherché Jones et Johnson dans la ville. Lorsqu'ils les ont trouvés, Jones a été enlevé et emmené à l'Armée du Salut, tandis que Johnson a également été emmené et forcé d'assister à la combustion d'une croix dans son jardin.

«Il y avait un fort sentiment contre le mariage que la jeune fille et le nègre avaient prévu... Personnellement, je pense que le Ku Klux Klan a agi de manière tout à fait appropriée dans cette affaire. Le sentiment dans la ville est généralement contre un tel mariage ».

Le maire d'Oakville de l'époque, J.B. Moat, a déclaré au Toronto Daily Star

Cependant, sous la pression de la communauté noire de Toronto, trois membres du klan sont inculpés par le procureur général de l'Ontario. Il s'agit du chiropracteur de la ville, William E. Phillips, de son assistant Harold Orme et du pasteur de l'église presbytérienne de Hamilton, Ernest Taylor, interprète de la police. Mais une chose intéressante s'est produite au cours du procès : Johnson a commencé à affirmer qu'il n'était pas noir, mais plutôt à moitié blanc et à moitié Cherokee.
Le fait de nier son ascendance noire entraîne un changement dans la perception du public et, d'une certaine manière, des lettres défavorables au Klan ainsi que des articles soulignant ses faits de guerre commencent à inonder les journaux. Les journaux semblent désireux de réhabiliter la réputation et le caractère d'Ira Johnson, après avoir affirmé qu'il était noir. Le Toronto Daily Star consacre plusieurs colonnes à la description du long service de guerre de Johnson au sein du 166e bataillon, avec le régiment du Sussex en Angleterre, et à la crête de Vimy en France.
Bien que le procès se soit soldé par une peine minime pour les personnes impliquées, la capacité de Johnson à obtenir des soutiens a conduit Lawrence Hill, l'écrivain, à le qualifier de premier 'Spin Doctor' (spécialiste de la manipulation de l'information) du Canada.

Le couple s'est marié le 24 mars 1930 et a eu deux enfants.

Les personnes noires continuent d'être confrontées à une hostilité croissante de la part des Blancs, notamment par la perpétuation de stéréotypes racistes. Pendant cette période, le 'blackface' reste une forme de divertissement parfaitement acceptable dans la société dominante. Les spectacles de ménestrels étaient des spectacles populaires pour les amateurs blancs locaux lors de collectes de fonds pour les écoles, les forces de police, les groupes communautaires, les églises et les organismes de bienfaisance. L'un des principaux objectifs de la musique de ménestrels était de créer et de renforcer les stéréotypes sur les Noirs, afin de légitimer la domination blanche et l'infériorité des Noirs.

Viola Desmond : Plus qu'un billet de 10 dollars

Viola Desmond (1914-1965) était une femme d'affaires noire néo-écossaise et une militante des droits civiques. En tant qu'esthéticienne, elle a construit sa carrière et développé ses entreprises dans le but de soutenir, de former et d'encadrer la communauté noire de Halifax. Parmi ses réalisations, elle compte le Vi's Studio of Beauty Culture ainsi que la Desmond School of Beauty Culture.
Diplômées de l'école de culture esthétique Desmond

En 1946, lors d'une visite au Roseland Theatre en Nouvelle-Écosse, elle tente d'acheter un billet pour le rez-de-chaussée, mais on le lui refuse car les Noirs ne sont autorisés à s'asseoir qu'au balcon. Desmond décide de s'asseoir dans la section réservée aux Blancs, contre le code officieux de la ségrégation canadienne. Son refus de se déplacer lui a valu une arrestation, suivie d'une accusation de fraude fiscale. Cette accusation était basée sur le fait que le billet pour la section réservée aux blancs était plus cher, résultant en une différence d'un cent dans la taxe due. Malgré ces accusations injustes, l'affaire Desmond a déclenché une contestation juridique essentielle de la ségrégation au Canada.

La prise de position de Viola Desmond contre la ségrégation a déclenché un mouvement national en faveur de l'égalité raciale et de la justice. Son activisme a jeté les bases de futures avancées en matière de droits civils, notamment la fin de la ségrégation en Nouvelle-Écosse. En 2010, le gouvernement de la Nouvelle-Écosse a officiellement gracié Mme Desmond, reconnaissant ainsi son statut d'icône des droits civiques et l'injustice à laquelle elle a été confrontée.
L'héritage de Viola Desmond demeure un symbole de résilience, de courage et de lutte pour l'égalité. Son histoire est un rappel poignant de la lutte permanente pour la justice sociale et de l'importance de s'opposer à la discrimination.
En 2018, elle est devenue la première Canadienne à figurer sur le billet de 10 dollars, consolidant ainsi sa place dans l'histoire et s'assurant que son impact continuera d'inspirer les générations à venir.

Viola and Wanda

Wanda Robson (1926-2022), la plus jeune sœur de Desmond et sa compagne militante, plaisante : « La Reine est en bonne compagnie ! » en montrant le nouveau billet canadien de 10 dollars.

Bien que la race ne soit pas explicitement mentionnée dans l'affaire Desmond, il est évident que les actions du Roseland Theatre ont été influencées par des préjugés raciaux. L'affaire Fred Christie (1939) est une décision de la Cour suprême du Canada qui sanctionne la capacité des entreprises privées à discriminer les Noirs en vertu de la liberté de commerce.

Le régime domestique antillais

Ce qui est remarquable dans la relation entre les communautés noires à travers le monde et le Canada, c'est qu'elle est le plus souvent centrée sur le besoin constant de main-d'œuvre du Canada. Plus précisément, le besoin de travailleurs pour effectuer des tâches jugées « inappropriées » pour les Canadiens.

Une nouvelle vague de féminisme

Dans les années 1950, une nouvelle vague de féminisme a vu les femmes blanches canadiennes commencer à travailler hors du foyer. Il en résulte une demande accrue d'employées de maison pour remplir les tâches que ces femmes ne sont plus en mesure d'accomplir. Les efforts de recrutement en Europe n'ayant pas abouti, le Canada s'est tourné vers le sud pour trouver une autre solution.

The West Indian Domestic Scheme was first launched in 1955 and ran until 1967. In total, over 3000 women left their families and communities in Jamaica, Barbados, Trinidad and other English-speaking Caribbean countries under this recruitment initiative. It was one of the only opportunities for Caribbean women and their families to enter Canada as after one year of work, these women were granted landed immigrant status and could sponsor family members.

Ces emplois étaient difficiles et les femmes étaient souvent exploitées sans aucun recours. Nombre d'entre elles ont également été confrontées à l'hostilité et à la discrimination raciale dans la société canadienne. L'isolement et la solitude étaient répandus, et beaucoup de ces femmes ont connu ces difficultés pour la première fois alors qu'elles étaient elles-mêmes issues de familles de la classe moyenne.

Toutefois, grâce à ce programme, ces femmes des Caraïbes sont devenues le fondement du nouveau tournant du Canada vers le multiculturalisme et ont contribué à la croissance et à la diversité de la population noire du Canada. Au départ, le programme n'accueillait que 100 femmes, mais il est devenu si populaire qu'il n'a cessé de prendre de l'ampleur. Près d'une décennie plus tard, après un plaidoyer persistant de la part de la communauté noire, des changements ont été apportés pour créer un système d'immigration basé sur des points et, finalement, la race n'a plus été un facteur discriminant dans le processus d'immigration au Canada.
Ces femmes n'ont pas seulement bâti l'économie du Canada grâce à leur travail local et soutenu leur pays d'origine grâce à l'argent qu'elles y ont envoyé, elles ont aussi ouvert la voie à la création de la société canadienne que nous connaissons aujourd'hui.

L’affaire Sir George Williams

De l’immigration au travail en passant par l’éducation, les personnes noires du Canada ont milité en faveur de meilleures conditions au bénéfice de tous. Lorsque le racisme est ancré dans tous les systèmes, il est de notre responsabilité de l’éradiquer. En 1969, l’affaire Sir George Williams a été un moment charnière dans l’histoire du Canada. L’histoire concernait six étudiants noirs antillais qui avaient fait part de leurs inquiétudes quant au traitement discriminatoire infligé par un professeur de l’Université Sir George Williams, aujourd’hui l’Université Concordia. Le rejet de leur plainte par l’administration a déclenché une occupation pacifique dans le laboratoire informatique du neuvième étage, et plus de 200 étudiants et étudiantes y ont participé.

Bien que les récits généraux qualifient souvent cet incident d’émeute en raison d’un incendie de laboratoire qui s’en est suivi, il s’agit en réalité d’un catalyseur de changement transformateur. Survenue au plus fort du mouvement des droits civiques aux États-Unis et des mouvements de décolonisation dans les Caraïbes et en Afrique, cette affaire reflète la mobilisation mondiale des communautés noires luttant pour la justice raciale.

En 1971, l’administration de l’université a réagi en mettant en place un nouveau cadre de réglementation et de droits. Ce nouveau cadre a accordé aux étudiants une voix dans les processus décisionnels pour créer un bureau de l’ombudsman afin de traiter les griefs. Cependant, ce n’est qu’en octobre 2022 que l’Université Concordia a finalement présenté des excuses officielles.
Malgré les conséquences des arrestations et des déportations, certains des étudiants et étudiantes protestataires ont poursuivi des carrières politiques remarquables. Anne Cools, originaire de la Barbade, est devenue la première sénatrice noire du Canada et elle a créé l’un des premiers refuges pour les survivantes de violence conjugale du pays. Son mandat au Sénat est à ce jour l’un des plus longs mandats.
Roosevelt « Rosie » Douglas (1941-2000), un autre participant, a été déporté à la Dominique, mais il est ensuite devenu premier ministre. En mai 2000, lors de sa première visite officielle au Canada, il est revenu sur cette affaire, soulignant que leurs intentions étaient uniquement motivées par la recherche de justice et de représentation égale des Noirs et Noires au sein du pays.

Loi sur le multiculturalisme

La Loi sur le multiculturalisme, établie au Canada en 1988, est un cadre législatif qui reconnait et soutient officiellement la riche diversité culturelle du pays. S’écartant des politiques antérieures d’assimilation, cette loi favorise la coexistence de diverses communautés culturelles tout en préservant leurs identités distinctes.
Alors que la Révolution tranquille se déroulait durant les années 1950, accompagnée de nouvelles inquiétudes quant au rôle du Québec au sein du Canada, il est devenu évident qu’une réévaluation du cadre culturel du Canada était nécessaire. En 1963, le gouvernement fédéral a créé une Commission royale sur le bilinguisme et le biculturalisme pour examiner le rôle de la langue et de la culture dans la société canadienne d’après-guerre. La Commission a finalisé son rapport en 1969 qui contenait des recommandations pour l’intégration de groupes ethniques au-delà des « nations fondatrices » conventionnelles du Canada (britanniques et françaises, à l’exclusion des peuples autochtones) dans le tissu de la société canadienne.
Inscrit dans la loi, on trouve le droit des citoyens canadiens de préserver, d’enrichir et d’échanger leur patrimoine culturel, y compris leurs langues, leurs traditions et leurs coutumes. Elle interdit la discrimination fondée sur des facteurs tels que la race, l’origine ethnique et la religion, en mettant l’accent sur l’égalité des chances et sur la protection de tous les citoyens, quelles que soient leurs origines culturelles. La Loi sur le multiculturalisme souligne plusieurs objectifs. Elle vise à préserver et à renforcer le multiculturalisme, à cultiver la compréhension culturelle et à favoriser la participation active de tous les groupes culturels pour façonner le paysage social, économique et politique du Canada. Elle reconnait que le multiculturalisme fait partie intégrante de l’identité nationale du Canada et qu’il contribue au caractère unique et à la cohésion du pays.

Critique de l'acte sur le multiculturalisme

Cependant, la Loi sur le multiculturalisme n’a pas été exempte de critiques. Certains affirment qu’elle a parfois mené par inadvertance à la formation d’enclaves culturelles, entravant la pleine intégration. Des craintes existent sur le fait que cette politique pourrait mettre l’accent sur les différences plutôt que sur les points communs, ce qui pourrait nuire à l’unité sociale.

Certains critiques soutiennent que le multiculturalisme sert à nier et à ignorer la discrimination systémique qui a touché certains groupes marginalisés et à promouvoir l’image d’une coexistence harmonieuse. De plus, les critiques soutiennent que le multiculturalisme pourrait être exploité pour justifier des pratiques qui contredisent les valeurs plus larges du Canada. Malgré ces critiques, la Loi sur le multiculturalisme demeure une pierre angulaire de la société canadienne.

Même si la Loi sur le multiculturalisme a été célébrée pour son inclusion et pour son dévouement envers la création d’un Canada diversifié et ouvert aux différences des autres, les préoccupations et les inquiétudes concernant l’immigration, plus particulièrement en provenance de pays non européens, continuent d’être un sujet de débats brûlants jusqu’à ce jour.

Baladodiffusion : Africville Forever

Africville était une communauté noire historique située à Halifax en Nouvelle-Écosse, au Canada. Fondée au début du 19e siècle par des colons noirs, dont plusieurs étaient descendants de loyalistes noirs, de réfugiés afro-américains et de marrons jamaïcains, Africville a prospéré en tant que communauté étroitement unie et ayant sa propre culture, son église et son école.
Africville prior to Demolition, circa 1950s

Cependant, au fil des décennies, Africville a fait face à de la négligence de la part des services municipaux, notamment à des infrastructures inadéquates et au manque d’accès à de l’eau potable et à l’assainissement. Dans les années 1960, la ville de Halifax a décidé d’exproprier les terrains à des fins de développement urbain et elle a déplacé la communauté et démolit les maisons, l’église et l’école. Ce déplacement s’est heurté à une forte résistance de la part des habitants, qui se sont battus pour préserver leur communauté. Malgré leurs efforts, la plupart des résidents ont été déplacés de force et Africville a été rayée de la carte. Cette expulsion forcée a eu un impact durable sur le tissu social de la communauté, et les cicatrices de ce déplacement résonnent encore aujourd’hui parmi les descendants.

Dans les années 1980, Africville a été reconnue comme étant un important chapitre de l’histoire du Canada. Les efforts visant à reconnaitre et à rectifier les injustices ont abouti à des excuses officielles de la part de la municipalité régionale de Halifax en 2010, et à la création d’un musée sur le site d’origine en 2012.

Africville est un symbole de résilience, de communauté et de lutte continue pour l’égalité raciale. Le legs du déplacement forcé de la communauté demeure un rappel de l’importance de reconnaitre et de remédier aux injustices historiques dans la quête de la justice sociale et de l’inclusion.

La « Colored Hockey Team », de Halifax en Nouvelle-Écosse

Connu comme « le dernier homme d’Africville », Eddie Carvery a occupé Africville en signe de protestation pendant près de 50 ans. Ayant commencé à l’âge de 24 ans en 1970, son occupation est l’une des plus longues manifestations pour les droits civiques organisées par un seul manifestant au Canada. Vous pouvez en apprendre davantage sur Eddie dans le podcast Africville Forever, co-créé par son petit-fils Eddie Carvey III.

Jackie Shane: An Icon

Jackie Shane (1940-2019) était une chanteuse de soul et pionnière transgenre noire dont la carrière musicale à Toronto a laissé une marque indélébile sur la scène musicale. Née en 1940 à Nashville au Tennessee, Jackie Shane s’est fait connaitre grâce à sa voix distincte et sa présence captivante sur scène. Dans les années 1960, elle a déménagée à Toronto où elle était mieux acceptée et elle a commencé à se produire dans des clubs comme le Sapphire Tavern.
Les performances de Jackie Shane étaient une fusion d’influences soul, de « R&B » et de gospel. Sa voix puissante et sa personnalité dynamique sur scène ont captivé le public, ce qui lui a valu une base d’admirateurs dévoués. Elle a lancé des chansons comme « Any Other Way », et cette dernière a atteint la deuxième place sur le palmarès Canadian Singles en 1963 et a mis en valeur son style vocal unique.

Malgré les préjugés sociétaux et les défis auxquels Jackie Shane faisait face en raison de son identité de femme transgenre, elle a refusé de se conformer et elle a continué à exceller en tant qu’artiste pionnière. Son talent et sa résilience ont défié les normes sociétales et ont ouvert la voie à la représentation LGBTQ+ dans l’industrie de la musique. L’influence de Jackie Shane s’étend au-delà de sa musique. Le simple fait qu’elle ait été une artiste ouvertement transgenre dans les années 1960 a été révolutionnaire. Non seulement a-t-elle diverti son public, mais elle a également inspiré d’innombrables personnes, incluant les communautés et artistes LGBTQ+, à s’accepter elles-mêmes et à défier les limites de la société.

Après s’être retirée de la scène dans les années 1970, Jackie Shane a laissé un héritage qui a perduré grâce à son impact sur la musique et sur le mouvement pour les droits LGBTQ+. Sa contribution à la scène musicale torontoise, marquée par sa voix unique et son authenticité sans compromis, a fait d’elle une véritable icône de la musique et un symbole de l’autonomisation SOURCE : The Canadian Encyclopedia

Rocky Jones

Burnley Allan « Rocky » Jones (1941-2013) était un éminent défenseur des droits de la personne et un avocat canadien résolument dévoué à l’éradication de la discrimination raciale et à la promotion de la justice sociale. Né à Truro en Nouvelle-Écosse, Rocky Jones est devenu une figure centrale du mouvement des droits civiques au Canada pour les Noir·es et les Autochtones, en particulier tout au long des années 1960 et 1970.
Rocky Jones a notamment été cofondateur du « Black United Front », un organisme engagé dans la lutte contre les inégalités raciales et le racisme systémique enracinés en Nouvelle-Écosse. Lui et son épouse Joan (1939-2019) ont également créé Kwacha House, un lieu de rassemblement pour la jeunesse noire. Son influence s’est étendue encore plus loin alors qu’il a défendu avec fougue les droits des prisonniers et s’est opposé avec véhémence à la brutalité policière.
Dans le domaine juridique, Rocky Jones a mis à profit son sens aigu du droit pour défendre les droits des communautés marginalisées. Il a démontré sa ténacité dans ses combats contre le profilage racial, dans sa défense des personnes prises au piège dans des situations juridiques injustes, et dans ses efforts pour réformer le système de justice pénale. Remarquablement, le parcours de Rocky Jones a croisé celui de Kwame Ture, le célèbre activiste afro-américain des droits civiques. Leur collaboration a enrichi le discours sur les droits de la personne et l’égalité, faisant avancer leur vision commune.
Rocky Jones a également fait l’objet d’un examen minutieux de la part de la GRC, qui a mené des enquêtes sur lui en raison de ses activités de défense des intérêts et de son activisme. Cette surveillance souligne l’étendue de son impact et sa quête incessante de justice. De plus, Rocky Jones a laissé un héritage durable grâce à son rôle déterminant dans la création du programme Transitional Year et de la Indigenous Blacks and Mi'kmaq Initiative à l’Université Dalhousie. Ces initiatives témoignent de son engagement en faveur d’une éducation équitable et de l’autonomisation.
L’héritage durable de Rocky Jones incarne un activisme infatigable, une position inébranlable contre l’injustice raciale et un dévouement durable envers l’édification d’un Canada plus équitable pour tous. SOURCE : The Canadian Encyclopedia

Dans les médias, Rocky Jones a souvent été comparé à Kwame Ture (anciennement connu sous le nom de Stokely Carmicheal) du « Black Panther Party », mais ce n’est qu’en 1968 que les deux hommes se sont rencontrés au Congrès des écrivains et artistes noirs à Montréal. À l’invitation de Rocky Jones et de son épouse, le « Black Panther Party » a envoyé au moins deux délégations à Halifax dans les années 1970.

Exposition « Into the Heart of Africa »

Lorsque nous ne prenons pas le temps de réfléchir de manière critique aux torts du passé, nous pouvons être certains qu’ils seront répétés à l’avenir. Mais que se passe-t-il lorsque nos institutions, qui sont déjà impliquées dans le vol continuel d’objets de valeur et dans la désinformation des personnes de la diaspora africaine, continuent de raconter la même histoire coloniale ?
Le Musée royal de l’Ontario (ROM) s’est retrouvé mêlé à la controverse connue sous le nom « Into Africa » en 1989. L’exposition du musée intitulée « Into Africa : An Exhibition of Ancient and Modern African Art » a suscité l’indignation et des accusations d’insensibilité culturelle et de fausses représentations. L’exposition présentait des objets et des images prises en Afrique par des soldats et des missionnaires, notamment une couverture de magazine très controversée montrant un soldat britannique plongeant une épée dans la poitrine d’un guerrier zoulou.
Les critiques ont affirmé que l’exposition perpétuait les stéréotypes et présentait les cultures africaines comme étant primitives et exotiques. Ils ont exprimé leurs craintes envers le manque de contexte et d’authenticité, et envers l’incapacité de l’exposition à fidèlement représenter la diversité et la complexité des civilisations africaines. À l’époque, le ROM a soutenu que l’exposition se voulait être un regard critique sur les missionnaires et les soldats partis en Afrique à l’époque édouardienne et victorienne, mais il était clair que cet objectif était raté.

Les protestataires ont organisé des manifestations et ont critiqué le ROM pour avoir perpétué les récits coloniaux et contribué aux stéréotypes raciaux. La controverse a mis en lumière des discussions plus larges sur l’appropriation culturelle, la représentation, et les responsabilités des musées lorsqu’ils présentent l’histoire et l’art des cultures non occidentales.

À l’époque, le ROM est resté ferme, mais en novembre 2016, des excuses officielles ont été présentées. Dans le cadre de ce processus de réconciliation, le ROM s’est engagé à prendre des mesures qui renforceraient les partenariats, notamment en ajoutant davantage de contexte et des consultations avec les communautés afro-canadiennes, en offrant des possibilités de formation et de mentorat pour former la jeunesse noire et en continuant à soutenir des événements et des initiatives consacrées à la diaspora africaine. La controverse a souligné l’importance d’une conservation éthique et d’une collaboration avec les communautés concernées pour créer des expositions qui représentent fidèlement et respectueusement les diverses cultures.
La controverse « Into Africa » de 1989 a été un moment charnière qui a incité les musées et les institutions à réévaluer leurs approches lors d’expositions d’œuvres d’art et d’artefacts de cultures non occidentales, et à adopter des pratiques plus inclusives et respectueuses lorsqu’ils présentent l’héritage de communautés historiquement mal représentées et marginalisées.

Le « Black Action Defense Committee » (BADC) et le soulèvement sur la rue Yonge

Le « Black Action Defence Committee » (BADC) a joué un rôle essentiel dans les années 1980 et 1990 en tant qu’important groupe de défense des droits au Canada. Fondé par Dudley Laws, un éminent activiste et leader de la communauté noire, le BADC visait à lutter contre le racisme systémique et la brutalité policière que subissaient les Canadiens et Canadiennes noir·es.

Dudley Laws, et des personnalités notables comme Charles Roach, Akua Benjamin, Sherona Hall et Lennox Farrell, ont créé le BADC en 1988 en réponse à des cas de violence policière, notamment les incidents impliquant Albert Johnson et Lester Donaldson à Toronto. La mission principale du comité était de demander justice pour les victimes d’inconduite policière et de plaider en faveur de changements politiques afin d’éliminer les préjugés raciaux au sein des forces de l’ordre. Le BADC a organisé des manifestations et des rassemblements, attirant ainsi efficacement l’attention sur des cas d’injustice raciale qui autrement auraient pu passer inaperçus. En collaboration avec d’autres organismes de défense des droits civiques, le comité a présenté un front uni contre la discrimination et l’injustice. Les lois et le BADC ont joué un rôle déterminant dans la mobilisation du soutien de la communauté noire et de ses alliés, ce qui a mené à une pression publique accrue en faveur de la responsabilisation de la police.

L’événement le plus notable est le soulèvement et les émeutes sur la rue Yonge. Le 4 mai 1992, le BADC a organisé une marche de solidarité avec les émeutes de Los Angeles après le passage à tabac de Rodney King. Cependant, à peine deux jours plus tôt, Raymond Lawrence, âgé de 22 ans, avait été tué par balle par la police régionale de Peel. Alors que la manifestation a débuté de manière pacifique, une large mêlée a fait preuve de grandes frustrations, provoquant des affrontements entre les manifestants et les forces de l’ordre. Les médias ont qualifié l’événement de cette journée d’émeute et, à l’époque, ont minimisé l’ampleur du racisme affectant la vie des Noir·es vivant au Canada.

Le travail de défense du BADC a donné naissance à la formation de l’Unité des enquêtes spéciales (UES) de l’Ontario en 1990. À l’époque, il s’agissait d’un pas important vers une responsabilisation de la police. L’UES était chargée de mener des enquêtes indépendantes sur des cas de blessures graves, de décès ou d’allégations d’agression sexuelle impliquant des policiers. Cette initiative répondait aux préoccupations de longue date concernant les conflits d’intérêts potentiels dans les auto-enquêtes de la police.

Les efforts de Dudley Laws, d’Akua Benjamin, de Charles Roach, de Sherona Hall, de Lennox Farrell et d’autres membres et partisans du BADC continuent de témoigner de la lutte constante contre la discrimination raciale au Canada. Leurs initiatives ont eu un impact durable sur la quête de l’égalité et de l’équité pour les Canadiens et Canadiennes noir·es.
Lennox Farrell 
Akua Benjamin, ancienne porte-parole de BADC, critique le gouvernement de l’Ontario pour sa gestion des relations raciales et de la brutalité policière. On attribue à Akua Benjamin l’invention du terme « racisme anti-Noirs », qui désigne « la pratique spécifique de violence, d’indifférence, de traitement punitif ou d’exclusion à l’égard des personnes nées d’ascendance africaine ».

La crise des réfugiés somaliens

La Somalie est le pays le plus à l’est de l’Afrique. Tout au long des débuts de son histoire, la situation côtière de la Somalie a relié ce pays au monde extérieur. Sa culture est riche et l’Islam est sa religion prédominante. Au début des années 1990, la Somalie a fait face à une guerre civile, à la famine et à une crise humanitaire d’une ampleur épique qui ont entraîné une série de conséquences complexes pour le Canada. L’implication du Canada dans l’affaire de la Somalie en 1993 a nui non seulement à sa réputation en tant que pays de maintien de la paix, mais a également contribué à une crise croissante des réfugiés.
La participation du Canada en Somalie a commencé en décembre 1992 lorsque les troupes canadiennes ont été déployées dans le cadre de l’Opération des Nations Unies en Somalie (ONUSOM II). La mission visait à rétablir la paix et à fournir une aide humanitaire. Cependant, les choses ont pris une tournure sombre en mars 1993 lorsque le Régiment aéroporté du Canada, qui faisait partie de la mission, a été impliqué dans la torture et le meurtre d’un adolescent somalien, Shidane Arone. L’incident a scandalisé les Canadiens et a donné lieu à l’enquête sur la Somalie en 1994. L’enquête a révélé de graves problèmes au sein de l’armée canadienne, notamment une formation inadéquate, un manque de leadership ainsi qu’un manque de surveillance. À la suite du scandale, le Régiment aéroporté du Canada a été dissous et plusieurs soldats ont été traduits en cour martiale.
Dans un même temps, la situation en Somalie se détériorait rapidement. La guerre civile, aggravée par la sécheresse et la famine, a contraint des millions de Somaliens à fuir leurs foyers. Un grand nombre d’entre eux ont cherché refuge dans les pays voisins, notamment au Kenya et en Éthiopie. D’autres se sont rendus plus à l’ouest, notamment au Canada. Aujourd’hui, plus de 60 000 Somaliens vivent au Canada. Malgré les obstacles économiques et la discrimination religieuse et culturelle auxquels ce groupe a été confronté, la communauté somalienne continue de prospérer et de contribuer au tissu culturel diversifié que le Canada présente au monde.
Rétrospectivement, l’expérience du Canada en Somalie nous rappelle les défis et les complexités des efforts internationaux de maintien de la paix. Elle met également en lumière l’importance des droits de la personne pour tous et les raisons pour lesquelles le racisme anti-Noirs peut être considéré comme un problème mondial. L’enquête sur la Somalie de 1994 a joué un rôle crucial en obligeant les individus à rendre des comptes et en lançant des réformes. La crise des réfugiés somaliens, quant à elle, illustre à quel point les relations actuelles du Canada avec les communautés noires mondiales demeurent, au mieux, compliquées.

Mois de l’histoire des Noirs

Le Mois de l’histoire des Noirs et son précurseur, la Semaine de l’histoire des Noirs, sont célébrés dans certaines communautés noires du Canada depuis les années 1930. Toronto a été la première municipalité au Canada à proclamer le Mois de l’histoire des Noirs en 1979, et le gouvernement fédéral a officiellement reconnu l’événement pour la première fois en 1995. Depuis, de nombreuses autres provinces et municipalités ont officiellement désigné février comme Mois de l’histoire des Noirs pour honorer et célébrer les contributions des Canadiens et Canadiennes noir·es à l’histoire et à la culture du pays.
Cette reconnaissance a fait suite aux efforts d’individus et d’organismes qui ont milité pour la reconnaissance et la célébration de l’histoire des Noir·es au Canada. Depuis, le Mois de l’histoire des Noirs est devenu une célébration annuelle, marquée par divers événements, initiatives éducatives et célébrations culturelles à travers le pays. C’est une occasion de réfléchir aux réalisations, aux luttes et aux contributions des Canadiens et Canadiennes noir·es, et de promouvoir une plus grande sensibilisation et une compréhension de leur histoire et de leur héritage.

Blockorama

En 1998, avec la Toronto Pride pour toile de fond, un espace inclusif et vibrant a émergé changeant à jamais le paysage des célébrations LGBTQ+. Blockorama a été fondé par le collectif « Blackness Yes! », et est depuis devenu une partie intégrante des festivités de la Fierté, servant de refuge pour les personnes noires queer et trans afin qu’elles puissent célébrer leur identité, leur culture et leur résilience. Blockorama a été conçu comme une réponse au manque de représentation et de reconnaissance des communautés noires LGBTQ+ au sein des événements habituels de la Fierté. Ses fondateurs, inspirés par le besoin d’un espace d’affirmation sécuritaire, ont cherché à créer un environnement où les personnes noires queer et trans pourraient s’épanouir pleinement dans leur authenticité.
Au fil des années, Blockorama est devenu une vitrine dynamique de l’excellence noire. L’événement présente des performances électrisantes d’artistes, de musiciens et de drag queens noirs qui célèbrent tous la riche mosaïque de talents noirs queer et trans. L’événement a également servi de plateforme pour aborder des questions importantes au sein de la communauté, de discussions sur la justice raciale jusqu’à la sensibilisation au VIH/sida.
L’importance de Blockorama s’étend au-delà du mois de la Fierté. L’événement témoigne du pouvoir de l’organisation populaire et du développement communautaire. Il a favorisé les liens, fourni du soutien et a permis à d’innombrables personnes de trouver un sens d’autonomie, en créant un espace où elles peuvent s’exprimer et être elles-mêmes sans compromis. La Fierté n’est pas une célébration universelle, mais elle est une occasion d’amplifier la voix des communautés marginalisées. L’essor constant de Blockorama continue de renforcer l’importance de reconnaitre et d’honorer les diverses expériences et identités qui composent les communautés LGBTQ+ au Canada.